Vlad's trip First scene (in French) Scène 1 version française

SCENE I

BEGINNINGS / dialogue proposé par RZ et PLV, écrit au Colegiul Economic Iulian Pop pendant C04

belvedereTrois personnages Fergie, Vlăduţ, Le Notaire.

Interprétation - Fertea Beatrice (Fergie) - Moldovan Alex - Gavril Andrei Rareş (Le Notaire)


Titre : AU COMMMENCEMENT / Lieu :  Un appartement chichement meublé, à Londres.


Début de la scène dans le noir. Fergie Murray entre  (on ne la voit pas mais on entend ses talons qui claquent).

Elle allume la lumière. On découvre Vlăduţ allongé sur un canapé. Il se redresse comme un vampire, les bras raides, les yeux qui clignent…

Vlăduţ (se protégeant de la lumière, il gémit) : Eteins la lumière ! Pourquoi tu fais toujours cela. Tu veux me tuer ou quoi ?

Fergie (surprise) : Mais, tu es là Vlăduţ ? Comment veux-tu que je devine que tu es là, chéri ? Toujours à fermer les volets et à vivre dans le noir comme une chauve-souris ! Tu ne devrais pas rester au salon pour dormir en pleine journée….

(s’adressant au public puis à elle-même) : Ah ! J’en ai marre de ce mari-là ! Tout le temps couché la journée, et ne supportant pas le soleil. Elle est belle, je vous jure, la vie de Madame Fergie Murray... Ok, calme-toi Fergie, tu as de mauvaises nouvelles à lui annoncer, ne contrarie pas ton mari…

Vlăduţ : Tu me traites de chauve souris !? Je ne suis pas une chauve-souris, merci bien ! Tu sais bien que ce n’est pas moi qui veux vivre dans le noir, c’est à cause de ma maladie.

Fergie (soupirant) : Mais quelle maladie, mon cœur ? Je suis sûr que c’est psychologique.. Si tu voulais m’écouter, tu ferais un petit effort et tu prendrais des vacances avec moi quelque part au soleil. Imagine chéri, cette blonde que tu aimes. (avec un clin d’œil) Bronzée, tu m’aimerais encore plus !

Vlăduţ ; Arrête, Fergie, tu n’es pas Docteur. Ma photophobie et mon agoraphobie ne me permettent pas de prendre le risque de voyager… sans compter mon anémie chronique et mes crises de somnambulisme ! Le Docteur a dit de me ménager, tu le sais. Apporte-moi plutôt un verre, tu seras gentille… J’ai tellement soif.

Fergie (soupirant à nouveau) : Un verre de quoi ?

(s’adressant au public : ) Qu’est-ce qu’il m’énerve, toujours à écouter ces vieux schnocks de la faculté plutôt que son épouse légitime !

Vlăduţ ; Peu importe, Martini, Cabernet… quelque chose de rouge. Vite, s’il te plaît, j’ai tellement soif.

Fergie : J’ai compris, j’ai compris, mais ne répète pas toujours la même chose. Tu m’inquiètes, mon Vladie…. J’ai peur que tu ne deviennes alcoolique.

(s’adressant au public) Quelquefois j’ai peur même qu’il ne se drogue, ça expliquerait bien des choses. Mon Dieu ! Je n’ose pas lui poser la question directement, et encore moins au médecin, que penserait-il ?

Vlăduţ ; Tu fais toujours des drames pour rien. Un petit verre de rouge de temps à autre, ca ne fait de mal à personne. D’ailleurs, ce n’est pas d’alcool dont j’ai envie. Pas de bière, pas de Champagne…. Je ne sais pas pourquoi mais il faut que ce soit rouge.

Fergie (lui apportant son verre) : Voilà ton verre. Ecoute, on ne va pas se disputer aujourd’hui. Je sais que tu as besoin d’un remontant. Ca ne va pas fort pour nous deux en ce moment. On n’a plus de boulot, ni toi ni moi ; personne n’a plus besoin de veilleur de nuit à Londres, avec toutes ces lumières, et tu ne sais faire que ça ! Il faut s’adapter aux temps modernes, Vladie, dis-toi que c’est à cause de l’électricité que tu ne trouves plus d’emploi…..

Vlăduţ ; Et toi, comment se fait-il que tu ne gardes jamais tes jobs ?

Fergie : Tu sais que je n’ai pas fait d’études ! C’est tout de même pas de ma faute si j’étais pas douée à l’école. Ecoute ! Ecoute ! Ecoute ! (elle lève les bras en l’air) Toutes ces bêtises ce n’est pas important… j’ai une bonne nouvelle pour toi. On va enfin pouvoir refaire notre vie et profiter ensemble !

Vlăduţ ; Mais de quoi parles-tu ma pauvre ? Tu as gagné à la loterie ?

Fergie : Mieux que cela Mr Vlad Murray. J’ai reçu un coup de fil du notaire. Le frère de ta mère est mort….

Vlăduţ ; En effet, c’est une bonne nouvelle, la mort de mon oncle ! Tu es sans pitié.

Fergie : Tu sais bien ce que je veux dire. L’héritage va nous sauver. Je ne supporte plus cette non vie ! Cette ville, cette pluie, toi qui ne veux jamais quitter cet appartement miteux qu’on ne peut même plus se payer. Je rêve de voyager et connaître le monde… (soudain coquette) Tu ne trouves pas qu’on ferait un beau couple de touristes ? Et puis cela te ferait rencontrer des gens, des gens comme toi si cela se trouve. Moi, ça ne me dérangerait pas de vivre la nuit, si nous n’étions plus ni pauvres ni seuls….(la sonnette retentit, Fergie va ouvrir tout en continuant à expliquer à son mari) Un château en Roumanie, cela ne se refuse pas. Tu peux toujours le revendre, la crise est finie !

Vlăduţ (abasourdi) : Un château en Roumanie ?

Le Notaire (entrant d’un pas conquérant) : Bonjour Mr Murray ! Je me présente, Iulian Popescu, notaire à Cluj-Napoca, en Transylvanie. Je liquide la succession de Mr votre défunt oncle. Félicitation ! J’ai des tonnes de papiers à vous faire signer ! (puis, jetant un œil sur l’appartement, et sur Vlăduţ). Vous allez bien ? Vous me semblez souffrant. Courage ! cette mauvaise nouvelle ne doit pas vous accabler, voyez le bon côté des choses, le château et les terres environnantes représentent un potentiel exceptionnel. Il faut absolument que vous voyiez cela, vous serez emballé !

Vlăduţ (toujours sous le choc) : Mais je ne veux pas aller en Roumanie. Je ne les connais que trop, les Roumains : des gitans, des voleurs, des malfaiteurs. Infréquentables ! (réfléchissant soudain) Je ne dis pas cela pour vous, naturellement, Mr le Notaire…

Le Notaire : trop aimable, vraiment !

(au public) Voilà ce que deviennent les Roumains à l’étranger : ils oublient leur patrie ! dénigrent leur pays. On ne peut pas dire, pourtant, que ce Vlăduţ soit très prospère ni qu’il fasse un britannique très bien intégré !

Mr Murray, vous DEVEZ aller en Roumanie. C’est une obligation.

Fergie : Tu ne comprends pas, chéri. C’est le seul caprice de ton oncle : dans son testament, il exige que tu te rendes au château pour entrer dans ton héritage.

(sautillant sur place) Dis oui, dis oui, dis oui ! s’il te plaît !

Vlăduţ : Non ! Non, j’ai peur de l’avion… il n’en est pas question.

...

 

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